Après Toulon, Fernando Pessoa à Béziers ?

Illustration Conseil National de l'Ordre des Chirurgiens Dentistes

Tentative de seconde installation d’un centre universitaire Fernando PESSOA sur le territoire français : la brèche n’en fini pas de s’élargir…

Suite à une enquête menée par des étudiants de la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE) et une enquête journalistique, auprès du Centre Universitaire Fernando PESSOA de La Garde (près de Toulon), des informations intéressantes sont parvenues à l’Union Nationale des Étudiants en Chirurgie Dentaire (UNECD).

Fernando PESSOA : second coup d’éclat ?

En effet, après l’ouverture de ce premier établissement d’enseignement supérieur portugais privé sur le sol français en Novembre dernier, l’administration de Fernando PESSOA a exprimé son désir d’étendre sa formation en métiers de la santé (chirurgiens dentistes, orthophonistes, pharmaciens), par une demande faite au Rectorat de l’Académie de Montpellier (Languedoc Roussillon) de création d’une nouvel établissement à… Béziers.

D’après nos informations et les données fournies par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, le Rectorat de Montpellier a récemment rejeté cette demande.

Le combat n’est pas terminé…

Au vu de cette tentative et du maintien (paradoxal) de l’antenne varoise depuis maintenant trois mois, l’UNECD appelle à une mobilisation des étudiants au cours de la semaine du 11 au 15 Mars 2013, sur chaque campus universitaire de formation de chirurgie dentaire via l’action des associations étudiantes, relais de l’UNECD.

Cette semaine permettra de mobiliser les étudiants autour de la défense de l’enseignement universitaire public ouvert à tous, d’informer les enseignants sur cet établissement contournant le numerus clausus et le fonctionnement des études de santé françaises, et d’alerter encore une fois les citoyens et les pouvoirs publics sur l’instauration d’un système de formation à double vitesse.

Nous en profiterons pour faire le point sur nos interrogations : quelles modalités de recrutement des étudiants? Quelle formation pré-clinique? Quelle formation clinique? Quelle qualification des enseignants? Quelle reconnaissance du diplôme au Portugal, alors même que le gouvernement portugais affirme que l’établissement n’est pas accrédité à délivrer des diplômes en France?

Cette semaine de mobilisation se terminera le Vendredi 15 Mars 2013 à 11h par une conférence de presse commune des syndicats représentatifs de la profession (CNSD, FSDL et UJCD) et de l’UNECD, en présence du président du conseil national de l’Ordre. S’en suivra, à partir de 14h près de Toulon, une manifestation commune à l’ensemble de la profession et des étudiants. Seront présents des centaines d’étudiants, de professionnels de santé et de représentants de la profession dentaire.

L’UNECD reste vigilante…

L’UNECD veille aux actions menées par l’administration de Fernando PESSOA France en vue de multiplier leurs établissements sur le territoire français ; et demande au gouvernement d’agir au plus vite avant que cette brèche entrouverte par cette formation portugaise ne devienne impossible à colmater

Université Fernando Pessoa : la réponse du gouvernement et de l’Ordre National des chirurgiens dentistes

Depuis de nombreuses semaines, l’Union Nationale des Etudiants en Chirurgie Dentaire (UNECD) alerte les pouvoirs publics et les syndicats de la profession au sujet de la création d’une antenne française de l’Université portugaise Fernando Pessoa (UFP), dispensant des formations privées de chirurgie dentaire, de pharmacie et d’orthophonie au sein de locaux situés dans l’enceinte du Centre Hospitalier de La Garde, près de Toulon (VAR).

Après un entretien politique en date du 3 Janvier 2013, en présence de nombreux représentants étudiants (dont l’UNECD), de la profession de chirurgie dentaire et deux élus du Conseil Régional de Provence Alpes Côte d’Azur (PACA), la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Mme Geneviève FIORASO, a fait part une nouvelle fois de ses inquiétudes quant à l’ouverture de cette formation privée.

En effet, « l’ouverture de formations privées dans l’enseignement supérieur est subordonné à une déclaration préalable (…). En l’espèce, il n’y a aucune déclaration préalable, et plusieurs des conditions ne paraissent pas réunies, notamment celle de disposer de laboratoire », comme l’exprime Mme FIORASO dans une lettre du 4 janvier qui nous a été transférée.

Dans ce même courrier, Mme La ministre insiste sur le fait « qu’il n’est pas établi que cette institution privée ait la qualité pour délivrer les diplômes en cause au Portugal ou hors de ce pays ».

Cela rejoint les interrogations de l’UNECD sur la qualité de la formation en odontologie de cette université portugaise, notamment sur les conditions de stages professionnels des étudiants en chirurgie dentaire de l’UFP tels qui sont prévus : il serait inacceptable que les étudiants effectuent uniquement des stages d’observation en cabinet privé ; cela allant d’ailleurs à l’encontre de l’Article 34  la Directive 2005/36/CE du Parlement Européen et du Conseil du 7 septembre 2005 (relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles), qui précise que « la formation de base de praticien de l’art dentaire (doit) donner la garantie que l’intéressé a acquis une expérience clinique adéquate sous surveillance appropriée ».

D’autre part, l’Ordre National des chirurgiens dentistes nous a fait part de sa volonté de porter plainte contre l’UFP. Un cabinet d’avocat a été sollicité, et doit rendre prochainement ses conclusions sur « l’intérêt à agir » de l’Ordre sur ce sujet, condition sine qua non pour que la plainte soit recevable.

Enfin, comme le revendique l’UNECD depuis plusieurs semaines, cette formation va conduire à une altération de la régulation du nombre de praticiens en chirurgie dentaire, en pharmacie et en orthophonie sur le territoire français, fixé par le numerus clausus.

L’UNECD se réjouit de l’intérêt que porte le gouvernement, par la voix de Mme FIORASO, à cette création d’université privée portugaise, et demande au vu de tous ces arguments cités ci-dessus, la fermeture définitive de l’antenne de l’Université Fernando Pessoa de La Garde, près de Toulon.

Qu’est-ce que le Développement Professionnel Continu ?

Le Développement Professionnel Continu (ou DPC) concerne toutes les professions médicales (médecin, chirurgien-dentiste, sage-femme, pharmacien) et paramédicales (masseur-kinésithérapeute, infirmier, manipulateur d’électroradiologie, aide-soignant, etc.).

Il a été élaboré afin d’améliorer la qualité et la sécurité des soins ; et afin de réunir, dans un concept commun, l’évaluation des pratiques professionnelles ET la formation continue.

Le DPC est une obligation depuis le vote de la loi de réforme de l’Hôpital, et relative aux Patients, à la Santé et aux territoires (HPST), en date du 21 Juillet 2009. Sa mise en place est cependant intervenue plus tardivement, officiellement depuis le 1er Janvier 2013.

 
Ce dispositif remplace donc le Conseil National de Formation Odontologique Continue  (CNFOC), déjà existant depuis 2006, et organisant la formation continue de la profession de chirurgien-dentiste. Cette formation odontologique continue était validée par l’obtention de crédits (800 crédits de formation à obtenir en 5 ans, dont au moins 150 par an) ; et ces crédits s’obtenaient par le suivi de formations, l’obtention de Diplômes Universitaires, l’abonnement à une revue scientifique, l’inscription à un Congrès, etc.).

Encadrement du Développement Professionnel Continu ?

Le Développement Professionnel Continu (DPC) est géré par un groupement d’intérêt public, l’Organisme Gestionnaire du DPC (OGDPC), créé le 1er Juillet 2012. Cette centralisation nationale permet de gérer les différents PROGRAMMES de formation continue sur l’ensemble du territoire français, pour toutes les professions médicales ; le choix de ces programmes sera mis en ligne prochainement sur un site dédié à cet effet, www.mondpc.fr .

 

Ces programmes, gérés par des organismes  validés par la Haute Autorité de Santé (HAS), correspondent à des « formations » orientées soit nationalement (thèmes de formations élaborés par des commissions scientifiques propres à chaque profession de santé), soit régionalement (thèmes définis par les Agences Régionales de Santé, ARS).

Les programmes seront dispensés, comme pour la formation continue déjà existante, par des ORGANISMES de DPC, enregistrés et évalués favorablement par l’Organisme Gestionnaire, après demande. Ces organismes doivent répondre à des critères scientifiques bien entendu, mais aussi des critères déontologiques et pédagogiques.

Ces programmes peuvent être spécifiques (d’une profession), collectifs (intéresser plusieurs professions), annuels ou pluriannuels.

Les contrôles de ces organismes sont effectués par l’Organisme gestionnaire. Quant aux contrôles des programmes de formation continue à proprement parlé, ils seront effectués par l’HAS, après avis des conseils scientifiques de chaque profession.

Modalités pratiques du Développement Professionnel Continu ?

Le DPC est une obligation individuelle, s’inscrivant dans une démarche permanente, pour chaque professionnel de santé, et donc pour chaque chirurgien-dentiste diplômé.

Le coût de ce DPC pour un praticien libéral en chirurgie dentaire, est partagé entre le professionnel lui-même et l’Organisme de Gestion (donc l’Etat).

L’obligation de DPC est satisfaite dès lors qu’il participe, au cours de chaque année civile, à un programme de DPC.

Cette obligation est satisfaite également si le professionnel a obtenu, au cours de l’année civile, un diplôme universitaire évalué favorablement par la commission scientifique de la profession, en tant que programme de DPC.

Une attestation est délivrée après chaque participation à un programme, justifiant ainsi sa présence. Cette attestation est également transmise électroniquement au conseil compétent de l’Ordre de la profession.

Si cette obligation de DPC n’est pas respectée, le conseil compétent de l’Ordre contacte le chirurgien-dentiste afin d’évaluer ses motifs de non-participation.

Le conseil apprécie alors la nécessité de mettre en place un plan annuel personnalisé de DPC pour le professionnel ayant manqué à ses devoirs.

A noter que le contrôle de chaque professionnel, de l’obligation de DPC, est effectué par ce conseil compétent, tous les 5 ans.

Développement Professionnel Continu : ce qu’il faut retenir…

  • 1 Programme de DPC (reconnu par l’organisme), à réaliser par année,
  • Les Diplômes Universitaires peuvent, sous conditions, avoir l’équivalence d’un programme,
  • Le Conseil compétent de l’ordre contrôlera le respect de ce suivi de formation continu,
  •  Toutes les informations sur les programmes sur le site www.mondpc.fr .


Références :

? www.has-sante.fr

? www.sante.gouv.fr
? Article 59 de la loi 2009-879, concernant la réforme de l’Hôpital, et relative aux Patients, à la Santé et aux Territoires (HPST)

? Décret 2011-2115 du 30 Décembre 20122, relatif au Développement Professionnel Continu des chirurgiens-dentistes

Fernando Pessoa : entretien politique

L’Union Nationale des Étudiants en Chirurgie Dentaire (UNECD) a participé ce jeudi 3 janvier 2013, à un entretien politique au sujet de la création de l’antenne française de l’Université Fernando Pessoa (UFP), au sein du Centre Hospitalier de La Garde (commune proche de Toulon).

Cet entretien politique, organisé par un chirurgien dentiste de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), a eu lieu à l’antenne varoise du Conseil Régional de PACA, en présence de Pierre-Yves Brustel (vice-président de l’UNECD), d’une assemblée composée de syndicats de la profession, d’un membre de l’Union Régionale des Professions de Santé (URPS), de chirurgiens dentistes de la région, et de la vice-présidente de la Fédération Nationale des Étudiants en Orthophonie.
Cette assemblée était réunie autour de deux élus régionaux, Mrs Robert ALFONSI et Joël CANAPA.

Ces deux élus, menant depuis quelques semaines ce combat politique de fermeture de l’antenne française de l’UFP, qui dispense des études portugaises de chirurgie dentaire, d’orthophonie et de de pharmacie, ont tenu à récapituler les faits marquants qui ont fait suite à cette création, et à compiler des arguments afin de solliciter à nouveau les instances locales et nationales.

Outre les problématiques locales réelles de l’ouverture de ce lieu de formation portugaise en santé, sur la région toulonnaise, et notamment le flou entourant le bail d’un an signé entre le Centre Hospitalier et l’UFP (et le loyer ridicule de 2 000 € par mois pour 1 000 mètres carrés), les deux élus ont montré leur détermination de faire du combat politique local, un enjeu national.

Dans les prochains jours, ils se sont tenus à aborder le sujet de l’UFP en Conseil Municipal de Toulon, en Conseil de l’agglomération Toulon-Provence-Mediterrannée, et en Conseil Régional ; tout cela afin d’alerter tous les pouvoirs publics locaux, et ainsi éviter l’installation de l’UFP sur une autre localité de la région toulonnaise, comme le laissent à penser certaines actions menées par l’administration de cette université auprès de l’agglomération.

Ils se sont engagés également à contacter, à nouveau les ministères de tutelle, le Ministère de la Santé, ainsi que les services de la Présidence de la République, afin de durcir les actions menées jusqu’alors.

L’UNECD apporte son soutien aux démarches prochaines annoncées lors de cet entretien, et veillera à l’intérêt porté par le gouvernement à ces interpellations au sujet de la fermeture de l’UFP, garantissant ainsi son total engagement dans la formation universitaire publique française des chirurgiens dentistes.

Réseaux de soins : Qu’est ce que c’est ?

Qu’est-ce qu’un réseau de soins ?

Un réseau de soins est un ensemble de professionnels de santé, d’établissements de santé ou de service de santé avec lequel les mutuelles ont instauré des différences de remboursement de diverses prestations, à condition que l’adhérent choisisse d‘être pris en charge par un de ces membres du réseau.

Ces professionnels ou ces établissements ont conclu un contrat comportant des obligations en matière d’offre de soins.

En clair, ce réseau vise à permettre aux mutuelles de mieux rembourser leurs adhérents, et est donc destiné à autoriser les mutuelles à conditionner ce niveau du remboursement complémentaire au professionnel qui effectue l’acte.

Réseaux de soins : ce n’est pas nouveau !

Comme les réseaux de réparateurs (assurances), les réseaux de mutuelles ne sont pas des éléments nouveaux.

En effet, depuis de nombreuses années, il existe des protocoles permettant l’amélioration de remboursements aux adhérents de mutuelles. C’est le cas en chirurgie dentaire :

? 1999 : Protocole MGEN et CNSD.

? 1996 : Protocole MFP et CNSD,

C’est le cas dans d’autres domaines de santé également :

? 2008 : avec l’optique,

? A partir de 2013 : avec l’audioprothésie.

 

Grâce à ces réseaux, les mutuelles et assurances complémentaires souhaitent encadrer les tarifs de prises en charge des soins de santé. Pour la chirurgie dentaire, elles souhaitent faire bénéficier à leurs adhérents d’un « annuaire » de cabinets de chirurgiens-dentistes avec des prestations, une qualité et des fourchettes de prix de traitements prothétiques portés à leur connaissance, et pour lesquels la prise en charge sera améliorée ; et donc un meilleur remboursement.

Mutuelles et complémentaires santé : QUID…

Il convient de distinguer les mutuelles (VRAIES mutuelles), des assurances complémentaires santé (nommées, à tort, mutuelles). Une mutuelle est soumise au Code de la Mutualité ; alors qu’une complémentaire santé, régie par des assureurs privés, est soumise au Code des assurances.

L’objectif commun de ces deux entités, est de prendre en charge la part complémentaire des dépenses de santé (ce que l’on nomme le ticket modérateur) et les dépenses concernant les médicaments, les actes ou les frais de prothèses dentaires ne faisant pas l’objet d’une prise en charge par l’Assurance maladie.

Une mutuelle est un organisme à but NON lucratif ; c’est une société de personnes et NON de capitaux. Elle permet un système de solidarité, d’entraide et de prévoyance tout au long de la vie. Elle agit dans l’intérêt de ses membres. Les mutuelles les plus connues sont : la MGEN (Mutuelle Générale de l’Education Nationale), la MNH (Mutuelle Nationale des Hospitaliers), la MFP (Mutuelle de la Fonction Publique), la Mutuelle Générale (La Poste et France Télécom, historiquement), la MNT (Mutuelle Nationale Territoriale des agents territoriaux), etc.

Une assurance de complémentaire santé est un organisme dirigé par une compagnie d’assurances. Elle agit donc par rapport à un risque ; c’est une société de capitaux, la distinguant ainsi d’une mutuelle qui est régie par un système exclusivement participatif. Les assurances de complémentaire santé connues sont : MACIF, MAAF, GAN, GROUPAMA, etc.

 

CAS CONCRET : un patient consulte son dentiste, et une couronne fixée est indiquée.

La couronne est en honoraires libre ; la base de remboursement de la sécurité sociale est calculée sur la base du « tarif de responsabilité » de 107,50 euros. Comme le taux de prise en charge Sécurité Sociale est de 70%, le montant remboursé par celle-ci sera de 75,25 euros ; le ticket modérateur, pris en charge par la mutuelle ou la complémentaire santé, s’élèvera donc à 32,25 euros.

De plus, la part complémentaire (située au delà de la base de remboursement ), est la différence entre le montant effectivement déboursé (prix de la prothèse facturée par le dentiste) et la base de remboursement de la sécurité sociale (107,50 euros). Cette part complémentaire sera, en fonction du contrat d’assurance complémentaire santé (mutuelle ou complémentaire santé), plus ou moins prise en charge ; cette prise en charge sera fonction d’un pourcentage du tarif de responsabilité.

Réseaux et assurances : Analogie…

Ce type de réseau existe déjà dans le domaine des assurances automobiles…
Depuis des dizaines d’années (depuis 1967 pour la MAIF), en cas de sinistres, l’assuré peut faire appel, pour les réparations des dommages, à un réseau de réparateurs de son assurance.

? Pas d’avance d’argent (hormis franchise),
? Réparations de « qualité »,
? Mise à disposition d’une voiture de remplacement,
? Avantages « bris de glace »,
? ETC.

Réseaux de mutuelles : Réseaux OUVERTS et réseaux FERMES…

Un réseau de mutuelle est dit OUVERT (cas du réseau du protocole CNSD-MGEN), lorsqu’il est ouvert au professionnel qui en fait la demande, dès lors que celui-ci respecte les conditions fixées par le gestionnaire du réseau. Il accueille tous les praticiens qui acceptent de ne pas dépasser un certain plafond de prix par produit et qui s’engagent sur une liste de bonnes pratiques.

Un réseau est dit FERME ont un nombre restreint de praticiens agréés, avec des conditions tarifaires souvent plus strictes, et donc des prix encore moins chers pour les patients. Cela peut constituer une contrainte car l’adhérent doit se rendre chez un de ces praticiens agréés (dont la liste lui est fournie, avec un nombre limité par ville). Il reste bien sûr libre d’aller chez un autre chirurgien dentiste, mais il ne pourra pas bénéficier des tarifs préférentiels négociés.

Actualités de ces réseaux de mutuelles :

Le débat des réseaux de mutuelles revient sur les tables de discussions parlementaires et ministérielles.

En effet, l’accord MGEN et CNSD, déjà existant et concernant 65 % des chirurgiens dentistes, a été remis en question le 18 Mars 2010, par la Cour de Cassation, suite à la plainte d’un patient adhérent à la MGEN qui avait été pris en charge par un chirurgien-dentiste n’ayant pas adhéré au protocole MGEN – CNSD ; ce patient n’a donc pas bénéficié du remboursement « optimal » de la MGEN.

La Cour de Cassation affirme qu’une « telle différence dans le niveau des prestations servies, n’est fonction ni des cotisations payées, ni de la situation de famille des adhérents », et que donc la MGEN est en contradiction avec l’article L.112-1 alinéa 3 du Code de la Mutualité.

Les mutuelles veulent donc que le législateur intègre, dans la Loi (proposition de Loi n°296, dit projet Le Roux, modifiant l’article L. 112-1 du Code de la Mutualité), ce principe de réseaux de soins, afin de rendre légal ce qui est déjà existant ; et ainsi d’éviter d’éventuelles jurisprudences pouvant à terme, compromettre cette organisation.

La proposition de Loi n°296 est la suivante : « Les mutuelles ou unions peuvent toutefois instaurer des différences dans le niveau des prestations lorsque l’assuré choisit de recourir à un professionnel de santé, un établissement de santé ou un service de santé membre d’un réseau de soins ou avec lequel les mutuelles, unions ou fédérations ont conclu un contrat comportant des obligations en matière d’offre de soins ».

En somme : si ce type de réseaux se généralise…

Références :

? Protocole d’accord M.F.P. – C.N.S.D. , concernant l’amélioration de l’accès aux soins dentaires, signé 1996 avec la MFP, en 1999 avec la MGEN ; et unifié au 1er Janvier 2005.

? Article L. 112-1 du Code de la Mutualité,
? Pourvoi n° T 09-10.241 de l’Arrêt de la Cour de Cassation en date du 18 Mars 2010,
? Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST), modifiée par la « Loi Fourcade « en 2011.

? Décision n° 2011-640 DC du 4 août 2011 du Conseil constitutionnel, revenant sur l’article 22 de la « Loi Fourcade ».

? Proposition de Loi n°296, visant à permettre aux mutuelles de mettre en place des réseaux de soins,
? Communiqué de Presse du groupe MGEN/Istya et Harmonie Mutuelles