Le CLESI perd son procès et fermera ses portes !

Le 26 septembre, l’UNECD apprend que sept jours plus tôt, le Tribunal de Grande Instance de Toulon condamne le Centre Libre d’Enseignement Supérieur International. Cette décision survient après plus d’une année de procès entre ledit établissement et l’Union des Jeunes Chirurgiens Dentistes. Les motifs qui justifient cette décision juridique retracent l’historique contradictoire de cet établissement.

Le tribunal met en évidence que le CLESI, ex-UFP France, délivre uniquement des enseignements et non des diplômes. Le délibéré note que « le cursus se terminait dans une université portugaise au Portugal, dotée d’une personnalité juridique autonome, seule une convention d’assistance était passée entre les deux entités. » Il qualifie cela dentage habile » qui évite « les premières années les plus sélectives » dans les universités françaises. Or l’enseignement est libre en France et seule la délivrance de diplôme est sanctionnable par un agrément.

Mais dès le 7 Juin 2013, l’association Université Fernando Pessoa France a modifié sa dénomination, ses dirigeants, son objet et ses statuts. En outre, le 6 mai 2014, la convention d’assistance est rompue. Le tribunal rappelle que « dès lors, sa déclaration du 12 aout 2013 n’était pas seulement modificative de pure forme, elle était constitutive d’une entité juridique nouvelle et tombait sous le coup de l’agrément ministériel imposé par la loi n°2013-660 du 22 Juillet 2013. »

Or aucune demande d’agrément n’est déposée par le CLESI. De fait, l’établissement ne remplit pas les conditions requises pour dispenser un enseignement sur le territoire français.

Le TGI de Toulon prononce la fermeture du CLESI dans le délai d’un mois (sous astreinte de 100 € par jour de retard). Il les condamne à verser 1000€ à l’UJCD et à publier le présent jugement dans trois quotidiens nationaux et régionaux dans un délai de quinze jours (sous astreinte de 30€ par jour de retard).

L’UNECD se félicite de cette nouvelle, mais ne sera pleinement satisfaite qu’à la fermeture effective de cet établissement.

L’UNECD salut les efforts engagés par les étudiants et les professionnels qui ont contribué fortement à la fin de cette entreprise qui va à l’encontre des valeurs hospitalo-universitaires et sociales défendues par l’UNECD.

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Position de l’UNECD concernant le rapport de l’IGF sur les professions réglementées et le projet de loi Macron associé :

Suppression du “numerus clausus” de la formation :

En préambule, voici la notion relative au numerus clausus votée en conseil d’administration de l’UNECD le 4 mai 2014 :
“L’UNECD est consciente des problématiques de régulation démographique et de répartition géographique des odontologistes en France. L’UNECD remet donc en question la pertinence et la viabilité de l’utilisation du numérus clausus pour répondre à ces enjeux, du moins dans sa forme actuelle. Une contribution proposera des améliorations ou des alternatives à la sélection dans les études médicales faisant suite aux constats actuels.”

Ainsi, bien qu’elle questionne la pertinence du numerus clausus, l’UNECD s’oppose fermement à sa suppression toutes affaires cessantes telle que préconisée par l’IGF. Les expérimentations concernant des formes de sélection alternatives au numerus clausus, menées dans les universités volontaires, ne sont pas terminées. Il est impératif d’attendre les résultats de ces expérimentations pour mener une réforme fondée sur les résultats et non sur la démagogie.

En outre, l’UNECD déplore que l’IGF n’avance aucune alternative au numerus clausus et se contente d’en recommander la suppression. Cette démarche signe un manque criant de connaissances de la part des rédacteurs de l’IGF en ce qui concerne les capacités d’accueil des 16 facultés d’odontologie françaises et des services d’odontologie des CHU. La qualité de la formation pâtirait dans des ampleurs extrêmes d’un afflux brutal de jeunes étudiants car :

– d’une part les facultés ne disposent pas d’effectifs d’enseignants suffisants
– et d’autre part, les services hospitaliers d’odontologie ne sont pas équipés pour ! accueillir plus d’étudiants sans remettre gravement en cause la qualité des soins.

L’UNECD souhaite enfin rappeler aux rédacteurs du rapport le travail de fond entamé par toutes les associations étudiantes représentatives en collaboration avec la FAGE en ce qui concerne une méthode de sélection alternative dans les filières de santé : le “LMD Santé”.
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Créer un tarif pour l’acte de conseil et un tarif pour l’acte d’adaptation-pose de prothèses dentaires :

La prothèse dentaire est un dispositif médical sur-mesure, réalisé de manière unique pour chaque patient. Les travaux prothétiques sont menés en conscience par le chirurgien- dentiste, en relation constante avec son patient. Le chirurgien-dentiste n’est pas que le prescripteur d’un dispositif médical réalisé par le prothésiste dentaire. Le chirurgien- dentiste en est aussi le concepteur et endosse l’entière responsabilité médico-légale qui en découle.

Selon l’UNECD, il apparaît ainsi artificiel et dommageable d’interrompre la continuité des soins prothétiques d’un patient. Le rapport ne tient absolument pas compte de la nécessaire collaboration permanente entre un chirurgien-dentiste et son prothésiste. Aucune prothèse n’est un modèle générique. C’est bien la symbiose entre le chirurgien-dentiste et le prothésiste, tous deux experts en leurs domaines respectifs, qui permet la conception et la fabrication du dispositif médical sur-mesure qu’est la prothèse dentaire. C’est à cette unique condition que le patient bénéficiera des meilleurs soins.

De fait, la création des actes de “conseil” et de “pose-adaptation” d’une prothèse dentaire – telle que préconisée par l’IGF – repose sur un modèle marchand qui ne correspond aucunement à la réalité médicale du soin prothétique. Cette segmentation artificielle de l’activité va à l’encontre même de l’étroite collaboration quotidienne qui existe entre le chirurgien-dentiste et son prothésiste et qui s’effectue dans les meilleurs intérêts du patient et de sa santé. L’UNECD affirme avec force que, de la même manière qu’un patient ne saurait être segmenté en éléments anatomiques ou physiologiques, le soin au patient ne saurait être segmenté entre les acteurs de sa santé.
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Possibilité d’établir un lien contractuel direct du prothésiste avec le patient et transparence sur le prix des prothèses :

En préambule, l’UNECD tient à rappeler que la relation contractuelle directe selon les modalités préconisées par l’IGF est une relation commerciale stricte. Cela va à l’encontre des valeurs de soin et de santé publique fondatrices du système de santé français. L’UNECD dénonce fermement ce fourvoiement qui transforme de fait tout patient en client.

Chaque individu est différent, cette différence s’exprimant bien évidemment également au niveau dento-maxillaire. La prothèse dentaire n’est ainsi nullement un modèle générique commandé au laboratoire de prothèse qui serait ensuite livré au patient en cabinet dentaire. L’UNECD souhaite attirer l’attention de l’IGF sur le fait que le modèle de santé français, dont fait intégralement partie la chirurgie-dentaire, n’est nullement un modèle financier ou contractuel mais bien un modèle de soin et de santé publique.

L’IGF semble considérer que l’élaboration d’une prothèse industrielle serait possible et appropriée pour les patients, dans le cadre d’une relation contractuelle directe entre un exécutant-fabricant qu’est le prothésiste dentaire et un patient devenu de fait un client. Ainsi, l’UNECD s’attriste du fait que le rapport de l’IGF balaie d’un revers de la main les valeurs fondatrices du modèle de santé français. En outre, l’UNECD tient à rappeler aux rédacteurs du rapport le caractère global des soins prothétiques, tel qu’explicité dans la rubrique précédente, afin de faire bénéficier le patient des soins qui lui sont les plus adaptés.

Par ailleurs, l’UNECD rappelle à l’IGF et au public que dans une démarche de responsabilité, les chirurgiens-dentistes ont signé – à l’occasion des dernières négociations conventionnelles avec la Sécurité Sociale – la mise en place d’un nouveau devis à destination des patients. Ce devis très complet précise au patient la ventilation des honoraires perçus par le chirurgien-dentiste, notamment en ce qui concerne les soins prothétiques. Les montants détaillés des honoraires y sont consignés et expliqués. Il sont mis en regard des charges de structure, comme le lourd plateau technique, qui sont aussi enregistré dans le devis, en toute transparence. Ainsi, ce devis, en levant le voile sur les honoraires perçus par les chirurgiens-dentistes, constitue aux yeux de l’UNECD un gage de transparence.

Enfin, l’UNECD s’associe pleinement à l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes dans son opposition à la dissociation de l’acte prothétique en ceci que la proposition de l’IGF heurte le secret médical (le prothésiste n’est pas un professionnel de santé) et pose la question fondamentale de la protection du patient, le chirurgien-dentiste engageant aujourd’hui seul, et lui seul, sa responsabilité médicale.
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Capacité d’évocation et de ré-formation de l’Autorité de la concurrence sur les révisions des tarifs réglementés. Prévoir une révision au moins quinquennale des tarifs

Sans vouloir se positionner strictement sur l’opportunité d’intervention de l’Autorité de la concurrence sur les révisions des tarifs réglementés, l’UNECD souhaite toutefois rappeler quelques faits.

Comme le note très justement le rapport de l’IGF, « l’intérêt général veut qu’un tarif réglementé soit conçu pour rémunérer les coûts assumés par le professionnel augmentés d’une marge raisonnable, fondée sur la qualification ou la prise de risque des professionnels. » L’UNECD rappelle que dans le domaine de la santé, ces tarifs réglementés sont appelés « tarifs opposables » et ouvrent droit à un remboursement du patient par l’assurance-maladie obligatoire. Ce remboursement par l’assurance maladie obligatoire se fait à hauteur de 70% en ce qui concerne les actes opposables réalisés par les chirurgien-dentistes tels que les soins de prévention, les soins conservateurs et les actes chirurgicaux.

Il est de l’opinion de l’UNECD que l’opposabilité a pour effet d’empêcher la création d’un système de santé à deux vitesses car le même tarif doit être pratiqué par tous les chirurgiens-dentistes et tous les patients sont remboursés sur la même base par l’assurance maladie.

Toutefois, il convient de noter que le tarif opposable de chaque acte remboursable est examiné lors des négociations conventionnelles (entre les chirurgiens-dentistes et l’assurance maladie obligatoire) avec un objectif de maîtrise des dépenses de santé qui est décidé au sein de la gouvernance de l’assurance maladie. Ceci a pour effet de maintenir à un niveau artificiellement bas les tarifs opposables des actes conservateurs et chirurgicaux, souvent en dessous du seuil de rentabilité.

L’UNECD considère donc que le nouveau devis conventionnel est aussi un levier de pédagogie pour attirer l’attention du patient et des décideurs politiques sur ce déséquilibre tarifaire qui conduit à « rechercher une compensation par une augmentation des honoraires perçus sur les soins prothétiques » (rapport IGF), renchérissant ainsi contre la volonté des chirurgiens-dentistes le coût des soins prothétiques pour le patient.

L’UNECD se réjouit donc que l’IGF reconnaisse la nécessaire révision au moins quinquennale des tarifs opposables qui, pour la plupart, n’ont pas été ré-évalués depuis les années 1970 alors que les coûts des biomatériaux, des plateaux techniques et de la formation professionnelle n’ont cessé d’augmenter dans le même temps.

L’UNECD souhaite rappeler le déséquilibre qu’il existe dans le système de santé français. En effet, notre modèle social est orienté vers le soin curatif alors que les approches de prévention, primaire et secondaire, ont fait la preuve de leur efficacité et de leur faible coût comme le note la Fédération Dentaire Internationale dans sa stratégie à l’horizon 2020 : « Vision 2020 » ; les données européennes supportent même un coût 6 à 7 fois moindre des approches modernes de prévention par rapport aux approches curatives traditionnelles.

Enfin, L’UNECD est très inquiète à l’annonce de la suspension du programme « M’T Dents », seul programme de prévention en santé bucco-dentaire jusque-là ouvert à tous les enfants entre 6 et 18 ans. Le gouvernement vient en effet d’en supprimer le budget pour trois ans. L’UNECD rappelle que ces interventions en milieu scolaire ont porté leurs fruits car le nombre de caries par enfant a été divisé par trois depuis 1987 passant de 4,2 à 1,2 pour les enfants de 12 ans. Prendre le risque de supprimer ce cadre de prévention auprès des jeunes, qui constitue un pilier fondateur des mesures de santé publique, que l’UNECD ne cesse de mettre en valeur, aura un coût social bien plus important que les économies de cette mesure ne saurait générer.
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Ouverture sans restriction du capital aux non professionnels

L’UNECD s’alarme de la proposition de l’IGF et rejoint le communiqué de presse de l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes en ce que «L’indépendance professionnelle, la qualité et la sécurité des soins sont incompatibles avec les exigences de retour sur investissements qui seront inévitablement exprimées par les apporteurs de capitaux. »

Les soins reçus par les patients ne sauraient être dictés par une logique de rentabilité écrasante telle qu’elle sera souhaitée par les investisseurs extérieurs, notamment étrangers. En outre, l’UNECD estime qu’il est légitime de craindre des comportements vautours des financiers étrangers, par exemple des fonds spéculatifs internationaux. Ceci entraînerait une chute drastique de la qualité des soins dans la recherche de la réduction des coûts tous azimuts, ouvrant ainsi la brèche à un système médical à deux vitesses : des centres low-cost pour la majorité de la population et une pratique libérale de haute valeur ajoutée pour les quelques patients fortunés qui auraient les moyens d’y accéder.
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Autorisation, sans restriction, aux professionnels, d’investir dans plusieurs structures d’exercice, sauf interdictions motivées

La vision traditionnelle de l’exercice médical libéral est celle d’un professionnel de santé de qualification spécifique réalisant une action de haute valeur ajoutée intellectuelle dont la qualité est d’autant plus élevée que la structure d’exercice est peu nombreuse.

Pourtant, comme le note le rapport de l’IGF et comme le vit quotidiennement la majorité des 40 000 chirurgiens-dentistes français en activité, l’exercice libéral n’a jamais exclu :

– que le chirurgien-dentiste ait à assumer des responsabilités de gestion (recrutement des personnels, investissements dans un plateau technique, formation professionnelle continue, etc.)

– qu’il existe un intérêt clinique au travail collectif des chirurgiens-dentistes, au sein de structures associées, accroissant la qualité des soins dont bénéficient les patients grâce à la proximité de compétences complémentaires

Ainsi, l’UNECD s’associe aux conclusions du rapport de l’IGF qui « n’identifie que des avantages à ce que les professionnels libéraux de santé puissent détenir un nombre non restreint de sociétés d’exercice libéral constituées pour l’exercice de leur profession. »

Il est de l’opinion de l’UNECD qu’une telle réforme aura pour effet :

– d’offrir la possibilité à la profession de chirurgien-dentiste de développer ses activités grâce à ses savoir-faire propres

– de créer de plus grandes facilités d’investissement pour les chirurgiens-dentistes tout en empêchant (ou limitant) l’entrée au capital d’acteurs financiers dont les exigences de retour sur investissement important sont incompatibles avec l’indépendance professionnelle, la qualité et la sécurité des soins et mettent en danger le droit du patient au secret médical

– d’accroître la qualité des soins dont bénéficient les patients grâce à la proximité de compétences complémentaires de plusieurs chirurgiens-dentistes.
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Accroissement des pouvoirs d’investigation, de suspension, de radiation de l’ordre des chirurgiens-dentistes

L’UNECD ne peut que souscrire à cette proposition de bon sens visant à étendre les pouvoirs de l’organe régulateur de la profession de chirurgien-dentiste. Cela va permettre de s’assurer que les meilleurs soins seront proposés aux patients par les chirurgiens- dentistes français en toute circonstance et que les meilleures règles déontologiques seront respectées en tout lieu.

L’UNECD souhaite attirer tout particulièrement l’attention de l’Ordre National et des organes régulateurs de la santé publique française sur les pratiques anti-déontologiques, anti-confraternelles et les épisodes malheureux de sur-traitement décrits dans les centres dentaires low-cost, centres qui fleurissent partout sur le territoire national et ciblent particulièrement les personnes les plus vulnérables.

 

CLESI/PESSOA : Mise à mort programmée

Les pouvoirs publics répondent enfin présents! L’arrêté précisant l’article 68 de la loi Fioraso a été promulguée ce matin.

L’objectif est d’introduire une procédure d’agrément des formations de médecine, de pharmacie, d’odontologie, de maïeutique et des formations paramédicales dispensées au sein d’un établissement d’enseignement supérieur privé sur le territoire français. L’agrément est délivré conjointement par les ministres chargés de l’enseignement supérieur et de la santé.

Les établissements comme le CLESI devront se mettre en conformité dans les 6 mois en remplissant le dossier de demande d’agrément. Ce dernier nécessite des exigences pédagogiques et professorales que le CLESI ne respecte pas.

Autant d’obstacles quant à une éventuelle survie du CLESI. Les deux établissements (Toulon et Béziers) sur notre territoire devront ainsi fermer leurs portes dans les 6 mois s’ils ne répondent pas à la conformité de la nouvelle réglementation. Cet arrêté précise l’article de loi et met à mal la communication de désinformation du CLESI qui se cachait derrière une mensongère non-rétroactivité de la loi.

Cette réponse fait suite aux nombreuses actions des étudiants en chirurgie dentaire, menées depuis maintenant près de 16 mois.

L’UNECD se félicite d’une telle promulgation, qui sonne la mise à mort du CLESI.

L’UNECD surveillera de prêt le suites législatives vis à vis de l’application de cette loi. Nous n’accepterons pas que le CLESI passe au travers des mailles du filet et que d’autres étudiants tombent dans le piège. 

Ci joint l’arrêté : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029110719&dateTexte=&categorieLien=id

cortège

La supercherie CLESI cessera-t-elle bientôt ?

C’est sans réelle surprise que l’Association Nationale des Étudiants en Pharmacie de France (ANEPF), la Fédération Nationale des Étudiants en Orthophonie (FNEO) et l’Union Nationale des Étudiants en Chirurgie Dentaire (UNECD), seules structures représentatives des étudiants des filières de pharmacie, d’orthophonie et d’odontologie, ont pris connaissance de l’annulation de la convention entre le Centre Libre d’Enseignement Supérieur International

(CLESI) et l’Université portugaise Fernando Pessoa de Porto.

Ainsi, les étudiants auxquels on promettait un cycle de deux ans d’enseignement en France puis de trois à Porto, se retrouvent de nouveau au pied du mur, sans porte de sortie.
En effet, les premières promotions qui devaient honorer cet accord n’ont actuellement pas la garantie de poursuivre leurs études à Porto. Quand cette supercherie cessera-t-elle?

Depuis maintenant plus de deux ans, nos associations réclament de toute part la fermeture de ces centres de Toulon et de Béziers. L’UNECD et la FNEO se mobilisant encore une fois le 14 mars dernier via les réseaux sociaux et dans les rues de Paris, pour dénoncer une fois de plus l’absence de contrôle de la qualité de formation des futurs professionnels de santé, pour dénoncer le contournement du numerus clausus, ou encore pour des raisons de marchandage financier de nos études !
Après s’être autoproclamé « Université », le CLESI promettait cinq années d’études en France, en français avec délivrance d’un diplôme. Suite à cela, seulement deux années sur cinq peuvent finalement être effectuées en France. Aujourd’hui, règne au mieux l’incertitude, au pire le néant ! Quand cette supercherie cessera-t-elle?

Le directeur du CLESI, Bruno Ravaz, déclare actuellement que plusieurs établissements étrangers seraient potentiellement intéressés pour accueillir ces étudiants. Combien de temps continuerons-nous de jouer à la loterie avec le futur des étudiants victimes, pieds et poings liés avec le CLESI?
L’ANEPF, la FNEO et l’UNECD déplorent ce manque de sérieux. En effet, les deux années dispensées pour un coût de 7500 à 9500 euros l’année, n’ont aucune valeur dans le système européen d’ECTS (European Credits Transfer System), alors que le site internet du CLESI le revendique et l’affiche toujours. Quand cette supercherie cessera-t-elle?

L’ANEPF, la FNEO et l’UNECD se tiennent à disposition des étudiants victimes du CLESI pour répondre à toutes interrogations.

L’ANEPF, la FNEO et l’UNECD appellent une nouvelle fois les pouvoirs publics à publier l’arrêté d’application de l’article 68 de la loi Fioraso encadrant l’enseignement privé dans les formations initiales de santé, obligeant ainsi le CLESI à se lier conventionnellement dans les 6 mois suivant la publication à une Université française et à un Centre Hospitalier Universitaire. Cet arrêté annoncé pour novembre 2013 puis pour avril dernier permettra de mettre le CLESI devant ses responsabilités légales.

Communiqué de presse UNECD FNEO ANEPF1604418_579198448841959_1013320960_n

L’UNECD soutient la FAGE et s’oppose à la suppression des APL

safe_image.php_Ce dimanche 13 avril, dans le cadre des 50 milliards d’euros d’économies, la presse se faisait écho d’une proposition de la Cour des Comptes conduisant à supprimer les aides au logement des étudiants non boursiers. Cette mesure, si elle devait voir le jour, serait une attaque historique contre les jeunes et leurs familles.

La FAGE s’élève vivement contre une proposition rétrograde, bien loin de la « priorité jeunesse » pourtant feuille de route publiquement affichée du gouvernement.

APL, une aide imparfaite mais essentielle

Ce sont aujourd’hui plus de 700 000 étudiants qui bénéficient des aides au logement. Pourtant, les mesures proposées par la Cour des Comptes, dans le cadre des 50 milliards d’économies, mettent plus de 500 000 d’entre eux en danger.

Les derniers chiffres de l’OVE (Observatoire de la Vie Étudiante) sont une source d’analyse essentielle dans l’approche de la problématique des conditions de vie des étudiants. En effet, ce sont aujourd’hui 68 % des étudiants qui sont décohabitants. Par ailleurs, le budget mensuel d’un étudiant décohabitant est estimé en moyenne à 800 € par mois afin de couvrir l’ensemble des dépenses obligatoires.

Les aides au logement touchent aujourd’hui près de 500 000 étudiants non boursiers décohabitants. Les ressources qu’offrent les APL sont donc essentielles pour ces étudiants puisqu’elles constituent la seule aide financière étatique.

Néanmoins, les APL subissent plusieurs critiques justifiées. Bien qu’essentielles, de nombreux étudiants n’y ont souvent pas accès pour cause de « précarité administrative », qui empêche certains étudiants d’accéder à cette aide, faute d’informations. Ce n’est pas l’unique critique faite aux APL puisque le système de calcul ne prend que très peu en compte le bassin économique. En effet, aujourd’hui répartie en 3 grandes zones, l’APL varie pour une personne seule entre 290 € (montant maximum IDF) et 237 € (montant maximum communes – 100 000 habitants).

La FAGE demande depuis plusieurs années une réforme des aides sociales bénéficiant aux étudiants afin de répondre à la fois à la précarité administrative, en mettant en place un dossier unique de vie étudiant faisant du CROUS le guichet unique des aides sociales.

Les conditions de vie et d’études impactées déclassement

Les aides au logement sont, comme dit précédemment, souvent l’unique aide financière étatique dont peuvent bénéficier les étudiants non boursiers et décohabitants. Ces étudiants sont donc dépendants de l’aide matérielle et financière que peuvent leur offrir leurs parents. Or, les familles les plus modestes exclues du système des bourses sur critères sociaux voient les APL comme la seule aide permettant à leurs enfants d’accéder à l’enseignement supérieur.

L’OVE chiffre dans sa dernière enquête à 43 % le nombre d’étudiants qui estiment ne pas avoir assez d’argent pour vivre. La plupart de ces étudiants sont soit des étudiants à faible échelon de bourse soit des étudiants non boursiers ne bénéficiant que des APL. Supprimer les APL pour ces étudiants serait donc l’une des mesures les plus rétrogrades envers l’accès à l’enseignement supérieur de la jeunesse.

Avec une telle annonce, la feuille de route pourtant fixée de la « priorité jeunesse » prend du plomb dans l’aile. Les étudiants non boursiers n’auraient donc que 2 solutions pour poursuivre leurs études :

  • vivre chez leurs parents afin de diminuer les coûts budgétaires ;
  • se salarier pour financer leurs études.

La FAGE est attachée à la solidarité familiale afin de financer l’éducation des enfants. Néanmoins, cette dernière doit se faire dans le cadre d’une mise en responsabilité afin d’acquérir une indépendance progressive. Ainsi, la cohabitation familiale n’est pas la meilleure solution. Par ailleurs, dans une société où la mobilité est un avantage conséquent, nous ne pouvons contraindre les étudiants issus des classes moyennes à renoncer à des poursuites d’études pour cause d’éloignement du domicile familial.

Enfin, la seconde solution pour les étudiants non boursiers serait, face à une suppression des APL, de se salarier. Aujourd’hui, ce sont déjà 49 % des étudiants qui se salarient au cours de l’année universitaire : 51 % d’entre eux affirment le faire afin de subvenir aux besoins quotidiens. La suppression des APL pour les étudiants non boursiers aurait pour conséquence une explosion du salariat étudiant contraint et donc délétère pour une poursuite sereine des études.

Une solution : l’Aide Globale d’Indépendance (AGI)

La FAGE milite pour une réforme des aides sociales en faveur des étudiants avec la mise en place de l’Aide Globale d’Indépendance : l’AGI.

Cette réforme des aides sociales se construit en 2 volets :

  • L’aide sociale directe

Relative aux besoins quotidiens de l’étudiant, elle sera déterminée en fonction de la situation personnelle et familiale de l’étudiant (revenus du foyer, distance entre le domicile parental et le lieu d’enseignement, …). La nouvelle aide sociale sera progressive afin de s’adapter à la situation de chaque étudiant.

  • L’aide au logement

Le calcul de l’aide sera désormais indexé sur le montant du loyer moyen propre au bassin de vie de l’étudiant. L’aide au logement sera calculée sur la base du loyer moyen pour un logement de 20 m², permettant à tous les étudiants vivant dans le même bassin de vie de bénéficier du même montant d’aide au logement.

Le financement de l’AGI repose sur une idée simple : mieux répartir les aides allouées aux étudiants. Ainsi, à travers les moyens déjà alloués aux bourses sur critères sociaux, les aides au logement et la demi-part fiscale, une bonne partie du financement serait trouvé. Une solution complémentaire serait la suppression de la niche fiscale existant aujourd’hui, notamment sur les frais d’inscriptions que paient les parents pour leurs enfants du primaire à l’enseignement supérieur.

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